Imaginez une maison de village charmante, mise aux enchères à la suite d’une liquidation judiciaire. Un investisseur averti l’acquiert à 30% en dessous de sa valeur marchande, la rénove et la revend avec une plus-value confortable. Cette stratégie d’investissement immobilier peut s’avérer très payante, mais nécessite une parfaite connaissance du marché des adjudications. En effet, les ventes aux enchères judiciaires offrent des opportunités réelles, mais impliquent également des risques qu’il convient d’évaluer avec soin. Mais l’histoire peut prendre une tournure moins idyllique. Un autre acheteur, séduit par un prix bas dans une vente immobilière, se retrouve face à des travaux imprévus et des occupants difficiles à déloger.

Une vente en adjudication judiciaire, également appelée vente aux enchères judiciaires, c’est une vente aux enchères publiques d’un bien immobilier, ordonnée par un tribunal. Elle survient généralement suite à une saisie immobilière, une liquidation judiciaire, une succession conflictuelle ou un divorce. Les prix de départ peuvent être attractifs, attirant de nombreux investisseurs immobiliers. L’objectif de cet article est de vous donner toutes les clés pour comprendre ce type de vente, en explorant à la fois les opportunités qu’elle offre et les pièges à éviter, afin de transformer cette procédure en un investissement réussi et sécurisé. Comprendre les rouages de la vente en adjudication est essentiel pour maximiser ses chances de succès.

Le fonctionnement d’une vente en adjudication : comprendre le processus

Avant de vous lancer dans une vente aux enchères judiciaires, il est primordial de comprendre le processus de A à Z. Chaque vente en adjudication obéit à des règles précises. De la décision de justice à la prise de possession du bien immobilier, chaque étape est encadrée par des règles strictes qu’il faut absolument connaître. Une bonne compréhension du fonctionnement vous permettra de naviguer avec assurance et d’éviter les mauvaises surprises. Se familiariser avec le déroulement de la vente en adjudication est une étape essentielle pour une acquisition réussie dans le secteur de l’immobilier.

Préparation de la vente : de la décision de justice à la publication

Tout commence par une décision de justice, un jugement d’adjudication, qui ordonne la vente du bien immobilier. Ce jugement est généralement la conséquence d’une dette impayée, par exemple un prêt immobilier non honoré, ou d’un litige. C’est ce jugement qui autorise la mise en vente du bien aux enchères. La suite logique est la rédaction du cahier des charges, un document essentiel qui encadre toute la procédure de vente. Ce document est public et consultable par tous les acheteurs potentiels.

Le cahier des charges est le document de référence de la vente en adjudication. Il contient une description précise du bien immobilier (adresse, superficie, diagnostics immobiliers obligatoires comme le DPE, etc.), les conditions de la vente (mise à prix, date et lieu de la vente aux enchères), les frais annexes (frais de vente, droits d’enregistrement) et les éventuelles servitudes. Il est crucial de le consulter attentivement car il constitue la base de l’engagement de l’acheteur. Une lecture négligée du cahier des charges peut entraîner de fâcheuses surprises et compromettre votre investissement immobilier.

La publicité de la vente en adjudication est assurée par différents canaux : journaux d’annonces légales, sites spécialisés dans les ventes aux enchères judiciaires, affiches en mairie, le site internet du Conseil Supérieur du Notariat, etc. Il est conseillé de multiplier les sources d’information pour ne pas manquer une opportunité d’acquérir un bien immobilier à un prix avantageux. La consultation du BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales) est également une source d’information pertinente, qui publie les ventes de biens immobiliers issus de procédures collectives. Vérifiez systématiquement les informations recueillies auprès de différentes sources pour vous assurer de leur exactitude et éviter les erreurs. La date de publication de la vente immobilière est un élément important à vérifier.

Participation aux enchères : les règles du jeu

Pour participer aux enchères lors d’une vente en adjudication, vous devez obligatoirement être représenté par un avocat inscrit au barreau du tribunal où se déroule la vente. L’avocat est votre interlocuteur privilégié tout au long de la procédure. C’est lui qui dépose les enchères en votre nom et vous conseille sur la stratégie à adopter pour remporter la vente aux enchères. Il est donc crucial de choisir un avocat spécialisé dans les adjudications immobilières, ayant une solide expérience dans ce domaine. L’assistance d’un avocat est obligatoire pour enchérir.

Avant de participer aux enchères, vous devez également consigner une somme d’argent, généralement 10% du montant de la mise à prix, entre les mains de votre avocat. Cette somme sert de garantie et sera restituée si vous n’êtes pas déclaré adjudicataire, c’est-à-dire si vous ne remportez pas la vente aux enchères. En revanche, si vous remportez les enchères, cette somme sera déduite du prix total à payer pour le bien immobilier. N’oubliez pas que le coût de la consignation s’ajoute aux autres frais liés à l’acquisition du bien, notamment les frais d’avocat et les droits d’enregistrement.

Le jour de la vente en adjudication, les enchères se déroulent publiquement dans la salle d’audience du tribunal. L’avocat du créancier saisissant annonce la mise à prix du bien immobilier. Les enchères montent ensuite par paliers successifs, appelés pas des enchères. Chaque avocat présent peut surenchérir pour le compte de son client. La vente est adjugée au plus offrant, après trois annonces successives par le juge. Gardez votre calme et ne vous laissez pas emporter par l’excitation de la vente. Fixez-vous un prix maximal à ne pas dépasser.

Dans certains cas, notamment lorsque l’intérêt pour le bien est limité, il existe un mécanisme d’enchère unique. Si une seule enchère est déposée, le bien est adjugé à cette personne. Ce cas de figure se présente lorsque l’intérêt pour le bien immobilier est limité ou lorsque les enchérisseurs potentiels sont peu nombreux. L’enchère unique peut constituer une opportunité d’acquérir un bien à un prix particulièrement intéressant, souvent en dessous de la valeur du marché immobilier local.

Après l’adjudication, un délai de surenchère de 10 jours ouvrables est ouvert. Durant cette période, toute personne intéressée peut surenchérir, à condition de proposer un prix supérieur d’au moins 10% au prix de l’adjudication initiale. Si une surenchère est déposée, une nouvelle vente aux enchères est organisée. Le délai de surenchère permet de s’assurer que le bien immobilier est vendu au prix le plus juste, en tenant compte de l’offre et de la demande sur le marché immobilier. Ce délai peut impacter votre stratégie d’investissement.

Après l’adjudication : les étapes cruciales

Une fois le délai de surenchère expiré sans qu’aucune surenchère n’ait été déposée, l’adjudication devient définitive. Vous êtes officiellement propriétaire du bien immobilier. L’avocat rédige alors un procès-verbal d’adjudication qui constate le transfert de propriété. Ce document est essentiel pour la suite des démarches administratives et juridiques liées à l’acquisition du bien immobilier.

Vous disposez ensuite d’un délai de deux mois pour payer le prix d’adjudication et les frais annexes (frais de vente, droits d’enregistrement). Le non-respect de ce délai entraîne des pénalités financières et peut même conduire à la résolution de la vente, c’est-à-dire à l’annulation de l’adjudication. Il est donc impératif d’anticiper le financement et de prévoir les fonds nécessaires pour régler le prix du bien et les frais afférents.

Le transfert de propriété est officialisé par la publication du jugement d’adjudication au Service de la publicité foncière. Cette publication rend la vente opposable aux tiers, c’est-à-dire que personne ne pourra contester votre droit de propriété sur le bien immobilier. Vous devenez alors le propriétaire légal du bien. Conservez précieusement une copie du jugement d’adjudication, car il constitue votre titre de propriété et vous sera demandé pour toute transaction ultérieure.

Si le bien immobilier est occupé, vous devrez engager une procédure d’expulsion pour en prendre possession. Cette procédure peut être longue et coûteuse, surtout si les occupants sont de mauvaise foi. Le recours à un huissier de justice est indispensable pour mener à bien l’expulsion. Il est donc important d’évaluer l’occupation du bien immobilier avant de participer aux enchères et d’intégrer les éventuels frais d’expulsion dans votre budget. La gestion des occupants est un aspect à ne pas négliger.

Les opportunités des ventes en adjudication : acheter malin

Les ventes en adjudication judiciaire attirent de plus en plus d’acheteurs, séduits par la perspective d’acquérir un bien immobilier à un prix avantageux. Ces ventes immobilières peuvent représenter une véritable aubaine pour les investisseurs avertis. Mais est-ce vraiment une opportunité à saisir pour tous ? Quels sont les réels avantages de ce type de vente immobilière ? Nous allons explorer les opportunités offertes par les adjudications judiciaires, en mettant en lumière les aspects positifs à considérer pour un investissement immobilier réussi.

Prix attractifs : une réalité ?

Le principal attrait des ventes en adjudication réside dans le potentiel d’acquérir des biens immobiliers à des prix inférieurs à ceux du marché immobilier traditionnel. En moyenne, les biens vendus aux enchères judiciaires peuvent afficher une décote de 20% à 30% par rapport à leur valeur estimée par les agences immobilières. Cette décote s’explique par l’urgence de la vente et la nécessité de se débarrasser rapidement du bien. Ces prix réduits peuvent rendre l’investissement immobilier très attractif et permettre de réaliser une plus-value intéressante lors de la revente.

Prenons l’exemple d’un appartement de 70m² situé à Marseille, estimé à 210 000 euros par une agence immobilière locale. Lors d’une vente en adjudication, il a été adjugé à 150 000 euros, soit une économie de 60 000 euros. Un autre exemple est une maison de campagne dans le Gers, estimée à 180 000 euros, qui a été vendue aux enchères pour 135 000 euros. Ces exemples concrets montrent le potentiel d’économie que l’on peut réaliser en participant à une vente en adjudication et en maîtrisant le processus. En 2023, le prix moyen d’un bien immobilier acquis en adjudication en France était inférieur de 25% à la valeur du marché local.

Il est cependant important de tempérer cet enthousiasme. Le prix peut rapidement monter lors des enchères, surtout si plusieurs acheteurs immobiliers sont intéressés par le même bien. Il est donc crucial de se fixer un budget maximal et de s’y tenir, pour ne pas se laisser emporter par l’euphorie de la vente. La surenchère est un élément à prendre en compte dans votre stratégie d’acquisition immobilière. La préparation est la clé du succès.

  • Définir un budget clair et précis.
  • Analyser le marché immobilier local.
  • Se renseigner sur les frais annexes.

Types de biens disponibles : une grande diversité

Les ventes en adjudication ne concernent pas uniquement des appartements ou des maisons. La diversité des biens proposés est un atout majeur de ce type de vente immobilière. On peut y trouver des terrains constructibles, des locaux commerciaux, des immeubles de rapport, des parkings, des parts de Société Civile Immobilière (SCI), etc. Cette diversité permet de répondre à différents projets immobiliers et d’investir dans des secteurs variés. Les opportunités sont nombreuses et adaptées à différents profils d’investisseurs.

Les biens mis en vente peuvent être situés dans des zones géographiques très diverses, allant des centres-villes aux zones rurales. On peut trouver des biens immobiliers dans des régions prisées comme la Côte d’Azur, la Bretagne ou la région parisienne, mais aussi dans des zones moins touristiques où les prix sont plus abordables. La localisation du bien est un critère essentiel à prendre en compte dans votre décision d’investissement immobilier. La location géographique peut impacter fortement la valeur du bien et son potentiel locatif.

La diversité des biens et des localisations offre de nombreuses opportunités d’investissement immobilier. Vous pouvez acquérir un appartement pour y habiter, un local commercial pour développer votre activité, un terrain pour construire une maison, ou un immeuble de rapport pour percevoir des revenus locatifs. Les possibilités sont vastes et dépendent de vos objectifs d’investissement et de votre budget. Une analyse approfondie de vos besoins et de vos ressources est indispensable.

En 2022, 35% des biens vendus en adjudication étaient des appartements, 28% des maisons, 15% des terrains et 22% des locaux commerciaux. Ces chiffres illustrent la diversité des biens disponibles et le potentiel d’investissement dans différents secteurs de l’immobilier.

Potentiel de revente ou de location : un investissement rentable ?

L’acquisition d’un bien en adjudication peut constituer un investissement rentable, que ce soit dans le but de le revendre ou de le louer. Le prix d’achat avantageux permet de dégager une marge bénéficiaire intéressante lors de la revente, ou de percevoir des revenus locatifs plus élevés. Il est cependant important d’analyser attentivement le marché immobilier local avant de se lancer et de réaliser des simulations financières pour évaluer la rentabilité de votre projet.

Avant d’investir, il est crucial d’étudier le marché immobilier local pour évaluer le potentiel de revente ou de location du bien. Analysez les prix pratiqués dans le secteur, la demande locative, les projets d’aménagement urbain, les taux d’imposition locaux, etc. Ces informations vous permettront d’estimer la rentabilité de votre investissement immobilier et de prendre une décision éclairée. L’étude du marché immobilier est une étape qui ne doit pas être négligée pour maximiser vos chances de succès.

Si le bien immobilier nécessite des travaux de rénovation, vous pouvez augmenter sa valeur en réalisant des améliorations. Moderniser la cuisine et la salle de bain, refaire les peintures, améliorer l’isolation thermique et phonique, sont autant de travaux qui peuvent valoriser le bien et le rendre plus attractif pour les acheteurs ou les locataires. Le coût des travaux doit être pris en compte dans votre budget global et comparé à la plus-value potentielle. Obtenir des devis auprès de plusieurs artisans est essentiel pour maîtriser les coûts.

Les pièges à éviter : acheter en toute connaissance de cause

Si les ventes en adjudication offrent des opportunités intéressantes, elles comportent également des risques qu’il est essentiel de connaître et d’anticiper. Ne vous laissez pas aveugler par le prix attractif et prenez le temps d’analyser tous les aspects de la vente immobilière. Une acquisition immobilière réussie passe par une connaissance approfondie des pièges à éviter et une évaluation rigoureuse des risques. L’objectif est d’acheter en toute connaissance de cause et d’éviter les mauvaises surprises qui pourraient compromettre votre investissement immobilier.

Le cahier des charges : votre bible !

Comme mentionné précédemment, le cahier des charges est le document de référence de la vente en adjudication. Il contient toutes les informations essentielles sur le bien immobilier et les conditions de la vente. Une lecture attentive et exhaustive est donc indispensable pour éviter les mauvaises surprises et les litiges ultérieurs. Ne vous contentez pas d’une lecture rapide, prenez le temps de décortiquer chaque ligne du document, en portant une attention particulière aux clauses suspensives et aux éventuelles restrictions. C’est un investissement de temps qui peut vous éviter de gros problèmes et des pertes financières importantes.

Le cahier des charges peut révéler des informations importantes sur le bien immobilier, comme la présence de servitudes (droit de passage, etc.), de vices cachés (infiltrations, problèmes de structure, présence d’amiante ou de plomb), ou d’autres éléments susceptibles d’affecter sa valeur et sa négociabilité. Soyez particulièrement attentif aux diagnostics immobiliers (amiante, plomb, termites, DPE, état des risques naturels et technologiques), qui peuvent révéler des problèmes coûteux à résoudre. La lecture et l’interprétation des diagnostics immobiliers sont primordiales pour évaluer l’état du bien et les travaux à prévoir. L’absence de certains diagnostics peut être un signal d’alerte.

Il est vivement recommandé de faire relire le cahier des charges par un avocat spécialisé en droit immobilier et en adjudications. L’avocat pourra identifier les points litigieux, les clauses ambigües et vous conseiller sur les risques potentiels. Son expertise vous permettra de prendre une décision éclairée et d’éviter les pièges cachés qui pourraient compromettre votre investissement immobilier. Le recours à un avocat spécialisé est un investissement judicieux qui peut vous faire économiser beaucoup d’argent à long terme.

  • Faire relire le cahier des charges par un avocat.
  • Analyser les diagnostics immobiliers.
  • Identifier les servitudes et restrictions.

L’état du bien : une inspection indispensable

Idéalement, il est essentiel de visiter le bien immobilier avant de participer aux enchères. Malheureusement, cela n’est pas toujours possible, car l’accès au bien peut être limité ou interdit. La difficulté d’accéder au bien est un des principaux inconvénients des ventes en adjudication. Dans ce cas, il est impératif de redoubler de vigilance et de collecter un maximum d’informations sur l’état du bien, en consultant les photos disponibles, en interrogeant le voisinage ou en consultant les archives de la mairie. Le fait de ne pas visiter le bien augmente considérablement les risques d’acquérir un bien avec des défauts cachés et des travaux importants à réaliser.

Si vous avez la possibilité de visiter le bien immobilier, inspectez-le attentivement et prenez des photos. Vérifiez l’état de la toiture, des murs, des menuiseries, des installations électriques et de plomberie. Recherchez les signes d’humidité, de fissures, de termites, etc. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel (architecte, expert immobilier) pour obtenir un avis éclairé sur l’état du bien et les travaux à prévoir. Une visite approfondie peut éviter de mauvaises surprises et vous permettre d’évaluer correctement le coût des travaux.

Même si vous ne pouvez pas visiter le bien immobilier, vous pouvez obtenir des informations sur son état en consultant les diagnostics immobiliers, en interrogeant le voisinage, en consultant les archives de la mairie, les plans cadastraux ou les permis de construire. Ces informations peuvent vous donner une idée de l’état général du bien et vous aider à évaluer les travaux à prévoir. La collecte d’informations est essentielle même en l’absence de visite pour minimiser les risques.

Avant de participer aux enchères, faites établir des devis par des artisans pour estimer le coût des travaux de rénovation ou de mise en conformité. Ces devis vous permettront d’affiner votre budget et de ne pas vous laisser surprendre par des dépenses imprévues. La planification des travaux est un élément clé de la réussite de votre investissement immobilier. Il est important de prévoir un budget réaliste pour la réalisation des travaux et de ne pas sous-estimer les coûts.

Les occupants : une situation délicate

La présence d’occupants dans le bien immobilier est une situation délicate qu’il faut absolument prendre en compte. Le bien peut être occupé par le débiteur saisi, un locataire, un squatteur, ou toute autre personne. La procédure d’expulsion des occupants peut être longue, coûteuse et complexe. Il est donc essentiel de connaître le statut des occupants avant de participer aux enchères et d’évaluer les risques et les coûts liés à l’expulsion.

  • Vérifier le statut des occupants.
  • Évaluer les coûts potentiels d’expulsion.
  • Négocier un départ amiable si possible.

Si le bien immobilier est occupé par un locataire, vous devez respecter son bail et ne pouvez pas l’expulser avant son terme, sauf si le bail prévoit une clause résolutoire en cas de non-paiement des loyers. Dans certains cas, le locataire peut bénéficier d’un droit de préemption, ce qui signifie qu’il est prioritaire pour acheter le bien. Il est donc important de vérifier les conditions du bail et les droits du locataire avant de participer aux enchères. Le respect des droits du locataire est une obligation légale.

Si le bien immobilier est occupé par le débiteur saisi ou par des squatteurs, vous devrez engager une procédure d’expulsion devant le tribunal. Cette procédure peut prendre plusieurs mois et nécessiter l’intervention d’un huissier de justice et d’un avocat. Les frais d’expulsion peuvent être importants, et il est donc important de les prendre en compte dans votre budget et d’anticiper les délais. La procédure d’expulsion peut être longue et coûteuse, et il est important d’être préparé.

Dans certains cas, il est possible de négocier un départ amiable avec les occupants. Vous pouvez leur proposer une indemnité de départ en échange de leur engagement à quitter les lieux dans un délai convenu. Cette solution peut être plus rapide et moins coûteuse qu’une procédure d’expulsion. La négociation peut être une solution amiable et rapide, mais elle nécessite une bonne connaissance du droit et une capacité de négociation.

En France, la durée moyenne d’une procédure d’expulsion est de 18 mois, et le coût moyen est de 3 000 euros. Ces chiffres illustrent l’importance d’évaluer les risques liés à l’occupation du bien avant d’enchérir.

Les frais annexes : un budget à maîtriser

Outre le prix d’adjudication, vous devez prendre en compte les frais annexes, qui peuvent représenter une part importante du coût total de l’acquisition immobilière. Ces frais comprennent les frais de vente (frais d’adjudication, honoraires d’avocat), les droits d’enregistrement, les charges de copropriété impayées, les frais de remise en état, les taxes foncières, etc. Il est crucial de bien maîtriser ces frais et de les intégrer dans votre budget prévisionnel pour éviter les mauvaises surprises et les difficultés financières.

Les frais de vente sont généralement à la charge de l’adjudicataire. Ils comprennent les honoraires de l’avocat qui vous représente, les frais d’huissier, les frais de publicité, les frais de dossier, etc. Ces frais peuvent représenter plusieurs milliers d’euros, en fonction du prix d’adjudication et des honoraires de l’avocat. Il est donc important de les prévoir dans votre budget et de négocier les honoraires de l’avocat avant de vous engager. Il est important de se renseigner sur les frais de vente et de les comparer.

Les droits d’enregistrement sont des taxes que vous devez payer à l’État lors de l’acquisition du bien immobilier. Leur montant varie en fonction du type de bien (neuf ou ancien) et de la région. Dans la plupart des cas, ils représentent environ 5,80% du prix d’adjudication pour les biens anciens. Les droits d’enregistrement sont une charge importante qui doit être prise en compte dans votre budget prévisionnel.

Si le bien immobilier est situé dans une copropriété, vous devez vérifier s’il existe des arriérés de charges impayées. Dans ce cas, vous serez solidairement responsable du paiement de ces charges avec l’ancien propriétaire, dans la limite de deux ans. Il est donc important de se renseigner auprès du syndic de copropriété avant de participer aux enchères. Se renseigner sur les charges de copropriété est primordial pour éviter les mauvaises surprises.

En moyenne, les frais annexes représentent 10% du prix d’adjudication d’un bien immobilier. Il est donc crucial de les prendre en compte dans votre budget prévisionnel pour éviter les difficultés financières.

Les frais de remise en état peuvent être importants si le bien nécessite des travaux de rénovation ou de mise en conformité. N’oubliez pas de les inclure dans votre budget global et de les évaluer avec précision. Prévoyez un budget réaliste pour les travaux et obtenez des devis auprès de plusieurs artisans pour comparer les prix.

  1. Honoraires d’avocat
  2. Frais d’huissier
  3. Droits d’enregistrement

Le financement : prévoir les sources de fonds

Avant de participer à une vente en adjudication, il est impératif d’avoir un financement assuré. Le délai de paiement du prix d’adjudication est très court (généralement deux mois), et il est donc essentiel d’avoir les fonds disponibles ou d’obtenir un accord de principe de votre banque. Avoir un financement solide est primordial pour éviter de perdre votre consignation et d’être poursuivi en justice.

Obtenez un accord de principe de votre banque avant de participer aux enchères. Cet accord vous donnera une idée du montant que vous pouvez emprunter et des conditions du prêt immobilier. N’oubliez pas que les banques sont souvent réticentes à financer les acquisitions en adjudication, en raison des risques associés à ce type de vente. L’accord de principe est donc une étape indispensable pour sécuriser votre financement et participer aux enchères en toute sérénité. Les banques peuvent demander des garanties supplémentaires.

Si vous ne disposez pas des fonds nécessaires, vous pouvez envisager de souscrire un crédit relais. Ce type de prêt vous permet d’acquérir le bien immobilier en attendant de revendre un autre bien immobilier. Le crédit relais peut être une solution intéressante si vous êtes déjà propriétaire d’un bien, mais il est important de bien évaluer les taux d’intérêt et les frais associés. Le crédit relais est une solution à envisager avec prudence.

N’oubliez pas que le non-respect du délai de paiement entraîne des pénalités financières et peut même conduire à la résolution de la vente. Il est donc crucial de respecter les délais et de s’assurer d’avoir les fonds disponibles dans les temps. Respecter les délais de paiement est une obligation légale et financière.

Conseils pratiques pour réussir son adjudication

  • Se faire accompagner par un avocat spécialisé : L’expertise d’un avocat en adjudications immobilières est un atout précieux pour naviguer dans les complexités juridiques et maximiser vos chances de succès.
  • Définir un budget maximal : Évitez de vous laisser emporter par l’euphorie des enchères et fixez-vous un prix maximal à ne pas dépasser pour ne pas compromettre votre situation financière.
  • Visiter les lieux autant que possible : Ou se renseigner au maximum sur l’état du bien immobilier en consultant les diagnostics, les photos et en interrogeant le voisinage.
  • Assister à d’autres ventes : Familiarisez-vous avec le déroulement des enchères et observez les stratégies des autres enchérisseurs pour mieux vous préparer.
  • Être réactif et prendre des décisions rapides : L’adjudication est un processus rapide qui exige une grande réactivité et une capacité à prendre des décisions éclairées dans un laps de temps réduit.
  • Etudier les annonces légales: Les annonces légales recèlent des informations précieuses sur le bien immobilier mis en vente.